top of page

2005

De prime abord, les Ennéades de Plotin troublent tout projet de lecture méthodique. La profusion des analyses, la richesse des aperçus, la teneur métaphysique de l’ensemble en font une somme qui suscite parfois un sentiment d’« inquiétante étrangeté ». Peu à peu se dessine pourtant, d’un paragraphe à l’autre, d’un traité à l’autre, l’architecture secrète de l’œuvre. Tout s’ordonne autour d’une seule interrogation déclinée à l’infini : l’être se dit-il, oui ou non, en un seul sens ? Et le lecteur, qui aperçoit, directement ou en filigrane, ce fil d’Ariane, est soudain frappé de stupeur devant la précision et la finesse des analyses. Non seulement, il assiste alors à la plus formidable entreprise de déconstruction des thèses platoniciennes ou aristotéliciennes, mais il pressent, que la force subversive des Ennéades pourrait bien mettre en question tout ce qu’il croyait fermement établi. Dans un temps où l’on invoque à tort et à travers la différence de l’être et de l’étant, en ignorant ce que cette notion doit à Plotin, c’est l’émergence et la maturation de la différence ontologique dans les Ennéades que ce travail reconstitue ; ce qui en fait une introduction doublement éclairante.

 

bottom of page